28 Aug Gothic Voices “A Dazzling Comeback”
Here’s another great review, from Res Musica, of the Dufay Spectacle
10 August 2018
Res Musica
Charlotte Saulneron
Translation:
In the 90s, under Christopher Page, Gothic Voices reigned supreme in the Early Music scene thanks to their their programming and original interpretations. The Dufay Spectacle seems to mark a dazzling comeback.
The virtuosity of Guillaume Dufay, the greatest composer of the fifteenth century, renowned throughout Europe for his sacred choral works and secular songs, is explored through an imaginary New Year musical banquet. Divided into four sections (The Welcome, A Reflection, Solemn Celebration and Playful Celebration), the festive setting offers the chance to tackle an attractive programme of richly textured motets and exquisite French songs, of various shapes and styles, where sacred and secular music blend as naturally as the different languages (French, Latin and Italian). To affirm this theme, various versions and fragments of the song “Ce jour de l’an” punctuate the festivities. It is a wonderful way to reveal the immediacy of Dufay’s music, whose pieces might otherwise seem enigmatic to the ear of a 21st Century listener.
The recording in Boxgrove Priory offers an audible intimacy, without too much echo. The accompaniment – made up of vihuela d’arco, fiddle, organ, regal, bray harp, psaltery, douçaine, shawm and sackbut – provides an arresting tonal range, without overwhelming the four voices. Andrew Lawrence-King’s contribution is enriching; he adds a 16 foot pitch only to the crucial moments of these pieces. The innovative instrumentation for the popular “Se le fatze ay pale”, performed on the medieval fiddle and organ, though usually heard only on the keyboard, gives a clearer and more seductive finish. In contrast, the poem “Vergene bella”, usually heard with instruments, is interpreted here a cappella. The instrumental sections also allow the musicians’ talents to shine at their brightest, both through their knowledge and ease within this period performance and also through joyous improvisation.
Endowed with the exceptional singing of the mezzo Catherine King, Gothic Voices emphasise expressiveness in the more cerebral aspects of Dufay’s counterpoint, deploying the rhythmic richness and ingenuity of these motets and songs, a musical richness which looks to the new art of the Renaissance: these interpreters offer access to medieval music at its best.
Well chosen repertoire, an inventive and judicious theme, and a striking interpretation feed into the great richness of this recording.
Original:
Dans les années 90, du temps de Christopher Page, les Gothic Voices imposaient leur suprématie sur la scène musicale ancienne à travers des programmations et des présentations originales. The Dufay Spectacle semble marquer leur retour fastueux.
La virtuosité de Guillaume Dufay, le plus grand compositeur du XVe siècle, renommé à travers l’Europe pour ses œuvres chorales sacrées et ses chansons profanes, jaillit à travers un banquet musical imaginaire du Nouvel An. Divisée en quatre sections (l’accueil, une réflexion, une célébration solennelle et une célébration ludique), ce cadre festif offre la chance d’aborder un programme attrayant de motets richement texturés et de chansons françaises exquises, de diverses formes et styles, où musique sacrée et musique profane se mêlent naturellement tout comme les différentes langues (français, latin et italien). Pour affirmer ce parti-pris, diverses versions et fragments de la chanson « Ce jour de l’an » ponctuent les festivités. Merveilleux procédé afin de révéler l’immédiateté de la musique de Dufay alors que ces pièces peuvent paraître assez énigmatiques à l’oreille d’un auditeur du XXIe siècle.
Sans réverbération excessive dans ce Prieuré de Boxgrove, la prise de son contribue à une intimité appréciable. Composé d’une vihuela d’arco, d’un violon, d’un orgue, d’un régale, d’une harpe de bray, d’un psaltérion, d’une douçaine, d’une chalemie et d’un sacqueboute, l’accompagnement fournit un éventail surprenant de sonorités n’accablant pas les quatre voix. Il est enrichi par l’influence grandement profitable d’Andrew Lawrence-King qui ajoute notamment un tangage de 16 pieds seulement aux points cruciaux de ces pièces. L’instrumentation innovante pour le populaire « Se le fatze ay pale » joué au violon médiéval et à l’orgue, alors qu’on l’entend généralement et exclusivement sur un clavier, donne un rendu plus clair et séduisant. Position inverse avec le poème « Vergene bella » interprété ici a cappella alors qu’il est fréquent d’y entendre des instruments. Des sections instrumentales permettent également d’apprécier dans toute leur amplitude les forces de ces musiciens, soit par le biais d’adaptations d’époque mais aussi par de jouissives improvisations.
Doté du chant exceptionnel de la mezzo Catherine King, les Gothic Voices mettent l’accent sur l’expressivité dans les aspects plus cérébraux du contrepoint de Dufay, déployant la richesse mélodique et l’ingéniosité rythmiques de ces motets et de ses chansons, richesse musicale tournée vers le nouvel art de la Renaissance, ces interprètes faisant accéder la musique médiévale à son meilleur.
Un répertoire bien choisi, une thématique inventive et judicieuse, ainsi qu’une interprétation marquante alimentent la grande richesse de ce disque.